Un petit coin de cortex, un constat complexe
Écrire un blog demande souvent d'être plus habile dans l'élucubration du quotidien que dans la dissertation autobiographique. Si l'on considère le profil type du lecteur de blog, l'idée est de passer le temps pendant que son patron a le dos tourné, que sa moitié prépare la salade, que son sphincter se vide. Bref, l'idée reste d'occuper une portion congrue de temps, non de se lancer dans une explication du "pourquoi j'ai volé le ruban de la patronne en faisant accuser la bonne" façon Rousseau.
Pourtant, pour peu qu'on vive en regardant autre chose que les merdes laissées sur le trottoir (oui, ça peut aussi être lu comme une métaphore), il me semble difficile de ne pas lier les deux. Un bout de quotidien, c'est de toutes manières un bout de soi et donc le début d'un départ d'un point A mental vers une foultitude de points B.
Alambiqué ?
Voyez plutôt :
Je marchais tranquillement dans la rue sans rien demander à personne lorsque je suis tombée sur ça :
Non pas que ça me fasse franchement plaisir, mais cela va faire un an que je traîne une casserole sentimentale qui fait un boucan à réveiller les morts dès que je bouge un cil. Et il aura suffit d'un clin d'oeil à la Doisneau pour me jeter dans les affres de la nostalgie. Donc en tant que fraîche blogueuse, la question se pose : dois-je me jeter tête baissée dans la flaque et narrer par le détail le pourquoi du comment j'ai fini avec le coeur en morceaux et l'impression d'avoir été trompée sur la marchandise, ou bien taire tout cela et faire enfin le bonheur de ma famille en faisant preuve d'un minimum de retenue ?
Sauf que, même si ma maman m'a toujours dit d'arrêter de me balader toute nue devant les inconnus, le service après vente de l'expérience amoureuse est généralement à chier. Et je n'ai rien d'autre à faire que de voir si j'ai le regard clair sur cette sombre affaire.
Vous ne connaîtrez donc pas le nom de l'accusé, juste ce que j'en ai retiré.
Attention, vous n'êtes peut-être pas à l'abri d'une attaque de lieux communs.
a) : La rupture déçoit.
J'entends par là que toute rupture provoque en soi un sentiment d'échec. Toutes ces belles heures passées à imaginer, à projeter la taille du bonheur à venir avec l'autre ! C'est une si jolie peinture qu'on a du mal à voir qu'en fait, le tableau n'est pas à dessiner puisqu'il est déjà devant nous. La rupture matérialise la somme de temps passé à imaginer ce que nous allions continuer à être ou à vivre avec l'autre. Alors qu'avant cet instant T, l'aventure amoureuse était un chemin plus ou moins chaotique vers la construction d'un idéal. La rupture signifie que la route est fermée pour travaux.
cf :
Et enfin : parce qu'il/elle s'en est toujours vachement mieux remis(e) que nous.
...
Cependant, il suffit parfois de marcher et de croiser des survivors du bitume...
... pour penser qu'effectivement on était plus jeune la dernière fois qu'on s'est laissé aller, mais qu'on était aussi moins aguerri, plus prompt à faire des conneries. Enfin, ça c'est le printemps qui parle.
La réalité, c'est qu'une rupture est une forme de deuil. Et qu'il n'y a pas de raison qu'on ne passe pas par les 5 étapes comme tout le monde (http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuil).
Et même si on ne sait jamais quand cette saloperie d'acceptation va arriver, il n'en demeure pas moins une une grande réalité : le coeur comme le corps a besoin de manger.
Avis aux amateurs...
Pourtant, pour peu qu'on vive en regardant autre chose que les merdes laissées sur le trottoir (oui, ça peut aussi être lu comme une métaphore), il me semble difficile de ne pas lier les deux. Un bout de quotidien, c'est de toutes manières un bout de soi et donc le début d'un départ d'un point A mental vers une foultitude de points B.
Alambiqué ?
Voyez plutôt :
Je marchais tranquillement dans la rue sans rien demander à personne lorsque je suis tombée sur ça :
Non pas que ça me fasse franchement plaisir, mais cela va faire un an que je traîne une casserole sentimentale qui fait un boucan à réveiller les morts dès que je bouge un cil. Et il aura suffit d'un clin d'oeil à la Doisneau pour me jeter dans les affres de la nostalgie. Donc en tant que fraîche blogueuse, la question se pose : dois-je me jeter tête baissée dans la flaque et narrer par le détail le pourquoi du comment j'ai fini avec le coeur en morceaux et l'impression d'avoir été trompée sur la marchandise, ou bien taire tout cela et faire enfin le bonheur de ma famille en faisant preuve d'un minimum de retenue ?
Sauf que, même si ma maman m'a toujours dit d'arrêter de me balader toute nue devant les inconnus, le service après vente de l'expérience amoureuse est généralement à chier. Et je n'ai rien d'autre à faire que de voir si j'ai le regard clair sur cette sombre affaire.
Vous ne connaîtrez donc pas le nom de l'accusé, juste ce que j'en ai retiré.
Attention, vous n'êtes peut-être pas à l'abri d'une attaque de lieux communs.
a) : La rupture déçoit.
J'entends par là que toute rupture provoque en soi un sentiment d'échec. Toutes ces belles heures passées à imaginer, à projeter la taille du bonheur à venir avec l'autre ! C'est une si jolie peinture qu'on a du mal à voir qu'en fait, le tableau n'est pas à dessiner puisqu'il est déjà devant nous. La rupture matérialise la somme de temps passé à imaginer ce que nous allions continuer à être ou à vivre avec l'autre. Alors qu'avant cet instant T, l'aventure amoureuse était un chemin plus ou moins chaotique vers la construction d'un idéal. La rupture signifie que la route est fermée pour travaux.
cf :
Application directe dans le dialogue courant :
- Mais tu comprends, on devait partir en vacances ensemble/ faire un enfant/ se marier/ aller au Pal ! (rayer la mention inutile)
b) La rupture est sale.
Quelle que soit la personne instigatrice de la décision, la somme des espoirs évoquée dans l'étape précédente étant retombée comme un soufflé sorti trop tôt du four, reste la bonne vieille réalité. Si l'histoire s'est terminée, c'est qu'il y avait un problème. Un couple étant généralement composé de deux personnes (bien que dans certains cas ce nombre soit extensible, voir titre de b), le tort est généralement partagé. Et là, qu'on soit prêt à se jeter un sac de cendre sur la tronche ou à lapider la tête de l'autre, creuser le sujet donne généralement le sentiment de vider une fosse septique.
Application directe dans le dialogue courant :
- Nan mais c'est vrai que j'étais chiante, mais lui était impossible !
- Je n'ai pas fait d'effort mais faut dire qu'il n'en a pas fait non plus.
- J'suis une merde, mais c'est une connaaaasse (voyez, je me mets aussi parfois dans la peau d'un mâle)
c) La rupture fait mal.
Bon alors là, quantité, que dis-je ! Profusion de raisons d'avoir mal ! C'est d'ailleurs un des gros avantages de la rupture, à force d'être le sujet de tant de chansons d'amour, il n'y a qu'à se baisser pour trouver une raison de vider ses glandes lacrymales en lourds sanglots plus long que les violons d'André Rieux. En ce qui me concerne, voilà mes préférées.
Parce qu'on perd un bout de soi.
Parce qu'il n'y a vraiment rien à la télé les soirs où normalement on est deux sous la couette.
Parce qu'il est difficile de redonner sa confiance.
Parce qu'on est toujours un peu moins jeune que la dernière fois qu'on est tombé amoureux.
Parce que le bonheur des autres devient insupportable.
Parce qu'elle divise les amis, les ex-beaux-parents, les chaises de leur table et les lecteurs DVD... de leur DVD.
Parce qu'elle stigmatise d'office certains groupes qu'on adorait écouter.
Et enfin : parce qu'il/elle s'en est toujours vachement mieux remis(e) que nous.
...
Cependant, il suffit parfois de marcher et de croiser des survivors du bitume...
(clic sur la photo pour mieux la voir)
La réalité, c'est qu'une rupture est une forme de deuil. Et qu'il n'y a pas de raison qu'on ne passe pas par les 5 étapes comme tout le monde (http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuil).
Et même si on ne sait jamais quand cette saloperie d'acceptation va arriver, il n'en demeure pas moins une une grande réalité : le coeur comme le corps a besoin de manger.
Avis aux amateurs...
Commentaires
Courage et bon appétit.
Avec ça, j'ai eu l'impression de t'avoir en face de moi pendant quelques instants.
Continue comme ça.