The importance of being honest

J'ai souvent commencé mes phrases avec cette affirmation : "soyons honnêtes".
C'est bref, (adverbe qu'il semble de plus en plus difficile d'utiliser sans évoquer une nouvelle référence télévisée) et ça donne l'impression de rentrer tout de suite dans le vif du sujet d'une manière... honnête.
J'ai souvent commencé mes phrases par "soyons honnêtes" afin de pouvoir coller derrière toutes sortes de révélations largement plus que moins personnelles.
J'ai souvent confondu honnêteté et transparence.

Nous allions plutôt bien, mon égo et moi-même cette année. Nous vivions en bonne intelligence et malgré les attaques perpetrées par mes séances de psy bi-mensuelles, nous arrivions à garder le cap, nous drapant dans cette joie légèrement amère qui donne à la célibataire trentenaire toute sa force et son aura d'héroïne dramatique.
Il n'aura pas fallu grand chose finalement. Un événement d'une trivialité certaine pour remettre en question toutes les fondations sur lesquelles j'avais basé ce sympathique quotidien.
Chaque événement en soi, n'est jamais aussi important que la manière dont on l'appréhende. En ce qui concerne mon cas, il n'a fait qu'emboutir une grosse dose de certitude et mettre à mal ce qui m'a toujours semblé être les constituantes d'une vie réussie : le désir d'écrire et l'appréciation des plaisirs essentiels (manger/boire/dormir).
Du coup, écrire lorsque la vérité qui saute aux yeux est la suivante...


prend des airs d'exercice insurmontable.

J'ai fait alors ce que j'ai toujours fait jusqu'à présent. J'ai parlé. Beaucoup.
Beaucoup.
Beaucoup.

Trop.

Et lorsqu'il est devenu évident qu'une bonne partie de mon entourage en a eu marre de ma crise existentielle, il était un peu tard pour revenir en arrière.
J'ai ainsi pourri mon voyage à New York (pour répondre à la question que vous vous posez peut-être après mon dernier post, j'ai emmené 5 paires de chaussures et suis revenue avec 3 autres supplémentaires). J'ai mis en suspend tous les projets d'écriture qui me faisaient vibrer.
J'ai arrêté de manger, de dormir et j'ai perdu le goût de boire autre chose que de l'alcool.
Un vrai bonheur.

Depuis l'avènement de la psychanalyse, il est devenu évident de penser que les mots pouvaient soigner tous les maux. Rajoutez à ça une bonne plongée dans un monde d'hyper-communication et un cas clinique d'ablation de la pudeur à la naissance, vous avez devant vous quelqu'un qui ne connaît pas le sens du mot "barrière".
Savoir ceci devrait aider.
Savoir, c'est pouvoir, non ?
Sauf que voilà. Ne pas avoir de barrière signifie malheureusement ne pas savoir où en mettre.
Une fois l'oeuvre de la chimie en place, j'ai pu récupérer sommeil et faim (passons sur ma consommation d'alcool, voulez-vous ?), mais je n'ai pas réussi à regagner la confiance des gens que j'ai tout simplement saoulé.
Je leur offrirai volontiers une bouteille de Nuit-Saint-George, mais j'ai peur que ce soit contre-productif. D'autant qu'au vu du nombre de personnes à qui je dois tenter de faire oublier les turpitudes de ma vie sexuelle, je risque de me retrouver assez vite sur la paille.

Que dire alors, quand les mots sont l'origine du problème ?

(clique-moi dessus, je bouge, wonderful non ?)

Peut-être arriver à en connaître la nature profonde.

Certes, l'achat d'un Bescherelle ne me ferait pas de mal, mais j'entends par là comprendre d'où vient le besoin de TOUT dire.
Je crois que pour beaucoup d'entre nous, cette génération qui vit par et à travers les réseaux sociaux, faire de sa vie un livre ouvert revient à compenser la peur d'être mal comprise voire pire : ignorée.
Il est facile de se demander si garder des choses pour soi ne signifierait pas jouer un rôle devant les autres. Cela sous-entend la peur d'admettre que le moi social peut être différent du moi profond. Si l'alcool est un lubrifiant social, que dire alors des aveux ? Ils donnent l'illusion qu'on partage avec l'autre un bout d'honnêteté profonde alors qu'on ne fait qu'imposer une partie de soi dont l'Autre se serait tout à fait passé sans vous en tenir rigueur.
L'aveu s'apparente alors à la définition de l'humour selon Desproges. Toute chose est prononçable, simplement pas avec tout le monde.
Tout ceci est bel et bon, mais est-ce qu'on ne tournerait pas un peu en rond ?

(pareil)
Bah non.
Si l'aveu (ou ses excès) est assimilable à l'humour, tout peut l'être. 
Tout doit l'être.

Il est malheureux que mes verbiages aient fait autant de peine autour de moi. J'espère qu'ils pourront être pris un jour avec humour et légèreté.
En attendant, je fais officiellement mon mea culpa.

Bonjour, je m'appelle Viva.
Je suis exhibitionniste chronique et je n'ai pas montré mes seins depuis 3 jours maintenant.


Commentaires

Anonyme a dit…
bien dit

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