nuit blanche en série -1ère partie

C'est particulier de travailler de nuit.
Outre la chance de pouvoir passer quelques heures devant la rediffusion d'"X Files" (choueeeette) ou celle de "Classe mannequin" (moins chouette) ce sont les meilleures heures pour se laisser aller.
C'est encore plus vrai quand vous êtes un peu patraque, la brume de la nuit se mêlant à celle de vos miasmes.
Mais le croirez-vous ? Alors que mes doigts ont à peine arrêté de s’entortiller autour d’eux-même, c’est ma voix qui s’est mise en grève.

Si j’écoutais Annick de Souzenelle, j’y verrai là un message que mon corps tente de me faire passer. Mais comme je ne connais pas cette dame personnellement, plutôt que d’analyser la volonté cachée de mes cordes vocales (actuellement aussi vives qu’un sumo remplit de saké), on va dire que mon handicap vocal est venu de trop longues pauses clopes en t-shirt. 
Donc, en cumulant service de nuit et laryngite, j'ai pu découvrir non seulement qu’Annick de Souzenelle est accusée d’être à la tête d'une secte, mais j'ai pu plonger avec une certaine langueur dans le décompte des séries sur lesquelles j'ai passé mes meilleures nuits blanches.



Une précision avant de rentrer dans cette nouvelle note aux allures de liste non exhaustive.
Comme évoqué il y a déjà de ça un bout de temps, (http://mavierira.blogspot.com/2009/12/blog-post.html) (j'adore me citer) le format série a réussi à séduire nombre d’entre nous. Rester moins de temps mais sur une période plus longue devant l’histoire d’autres vies, c’est comme faire des abdos tous les jours, un moyen pernicieux et durable de rendre notre quotidien plus funky (si on estime qu’avoir des abdos plats rendra ta vie aussi chouette que celle de Punky Bruster – qui était une clocharde avec un chien vivant chez un vieil homme – mauvais exemple). La série, à l’inverse du long-métrage, n’envahit votre temps d’espace disponible que sur une petite partie de votre disque dur. Sauf qu’elle est, tout comme les Pringles, concoctée pour susciter l’addiction. Heureusement, cela fait bientôt 15 ans que le panel des séries propose un plus grand choix que le Paprika/Rick Hunter ou Barbecue/l’homme du Picardie.
Regarder pendant 10 ou 20 heures évoluer les même personnages, ça a de quoi vous faire fondre le coeur par procuration. Je ne légitime donc pas totalement le fait de vous pousser à vous vautrer dans la luxure d'une bonne série, je vous préviens simplement que c'est un sujet sur lequel je me sens très impliquée. 
Vous voilà prévenus.

C’était cet été. 
On m’en avait tellement parlé qu’il m’était devenu impossible de passer outre. Pourtant, j’ai bien lutté. J’ai serré mes petits poings de toutes mes forces, en hurlant que je ne me laisserai pas de nouveau avoir comme avec "Breaking Bad", que la déception de ne pas apprécier à sa juste valeur ce que des millions de spectateurs réclament à corps et à cri ne sera pas de nouveau la mienne !   
Mais j’ai fini par craquer. « Game of Throne » a eu raison de moi. C’était même un carnage. En deux jours j’avais terminé les 10 épisodes (format 52’). Je me pensais différente. Je pensais que Peter Jackson avait gavé jusqu’à ses limites mon imagination de medieval fantastic. Et là, révélation. « Game of throne » n’est pas du tout un gentil message de paix ou un sempiternel combat manichéen entre le bien et le mal, non, « Game of Throne », c’est « l’art de la guerre » de Sun Tzu et « le Prince » de Machiavel réunit. 
A vrai dire, que les personnages n’aient pas encore l’eau courante n’est qu’un détail. Ce qui éveille l'intérêt de cette histoire au suspens fuselé, c'est la mise en abîme creusée par tous les personnages.

SPOILER ALERT

Dès les premier épisodes, la chute de Bran provoquée par le frère de la reine en train de partager avec elle bien plus que des confidences, la vente de la princesse Daenerys par son frère (ça devait être sympa les repas de famille à cette époque) à un chef guerrier barbare, et plus tard, la mort d'un personnage clé laisse le spectateur groggy. Un choc brutal, comme celui de Bran contre le sol après une tour de 5 étages.
Il y a un ravissement enfantin à se laisser happer par ces guerres de pouvoir. Un je ne sais quoi d'"Andromaque" ou de "La guerre de Troie n'aura pas lieue". Toutes les familles, ou presque, peuvent justifier leur cause. Et les enjeux de pouvoir dépassent largement la conquête d'un territoire.

(Le diagramme qui t'aide quand tu commences)

Du coup, à cause de sa capacité à nous rendre normale l'apparition de "marcheurs blancs", de gamine qu'on force à regarder la tête de leur père sur une lance, de vieil homme divaguant sur la grandeur des rois passés pendant qu'une femme de joie se rhabille, ou simplement de dragons, "Game of Throne" mérite bien quelques heures de sommeil en moins.

Sur ce...

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