Treme, les pieds dans la boue, le coeur en fête

Chose promise, chose due. 
Si j'espère que les quelques mots griffonnés sur Rome auront suffisamment réveillé votre attention pour passer quelques jours loin de toute communication extérieure, je vais tenter de faire de même avec Treme (prononcer Trémé).
Si vous êtes fans de la Nouvelle Orleans, de sa musique, de sa cuisine bref de sa culture, arrêtez-vous quelques instants pour vous laisser convaincre.


Treme est une série réalisée par David Simon et produite par Eric Overmeyer qui ont pour faire d'arme la création de la série The Wire. Et là je me dois de vous confier une de mes plus grandes hontes. J'ai beau porter un intérêt tout particulier pour les séries, pour leur audace et le rythme avec lequel elles vous emportent, j'avoue que je n'ai jamais réussi à m'immerger dans the Wire. Oh, je vous vois déjà, crachant tels des félins enragés sur ce manque total de goût. Mais que voulez-vous, c'est ainsi. Je suppose que la rudesse du grain de la pellicule et l'air de Baltimore ne siéent pas à mon teint.


Mais revenons à nos moutons, Treme possède, entre autres qualités, celle d'avoir du soleil, qui est bien connu pour rendre la misère moins pénible. C'est prouvé, d'autres l'ont dit avant moi.
Le paysage post Katerina subit, comme sa définition l'indique, un "Grand bouleversement dû à un phénomène destructeur". Mais devant même ces décombres, loin de vouloir laisser place à la solitude et à la désolation, les habitants de ce spectacle permanent jouent leur rôle de témoins. Bien évidemment, nous sommes un peu tous ce musicien qui tombe dans l'abattement et ses artifices, cet animateur de radio sans cesse licencié mais qui revient toujours grâce à son exaltation permanente, cette cuisinière obstinée qui ne baissera jamais les bras devant quelques ventres à régaler. 




J'oublie le chef indien qui brode ces costumes pour le mardi gras, remettant son ouvrage sur le métier chaque année pour la cérémonie suivante.
L'avocate, l'écrivain, les touristes et surtout, surtout : les musiciens.





Treme, c'est l'ode à une Nouvelle Orleans qui respire la vie dans tout ce qu'elle a de plus terrible, de plus joyeux, de plus dur, de plus amusant, de plus mystique et de plus pur.


Cette série dont je trépigne à l'avance de connaître la suite ne se propose qu'à vous emporter. Parce qu'après tout, dans cette histoire comme dans une autre, c'est ce qui se passe après qui est intéressant.

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